À l'approche de la Conférence sur le Climat en novembre, nous voulons faire une priorité de l'agriculture durable. Nous envoyons cette lettre avec le plus grand nombre de signatures possible à la ministre Zakia Khattabi (ministre fédérale du climat, de l'environnement, du développement durable et du Green Deal pour Ecolo et chef de la délégation belge à la COP) et à d'autres décideurs politiques compétents pour souligner qu'une transition agroécologique ne peut pas attendre.
Nous envoyons cette lettre avec vos signatures à la ministre Zakia Khattabi (chef de la délégation belge au Sommet sur le climat) et à d'autres décideurs politiques compétents pour souligner qu'une transition agroécologique ne peut pas attendre.
* La lettre ci-dessous est une version accessible des recommandations politiques plus techniques en cours de négociation au sommet sur le climat.
Que décidera-t-on au sommet ?
Du 7 au 18 novembre 2022, le 27e sommet sur le climat aura lieu à Sharm El Sheikh. Les gouvernements des pays de l'ONU se réuniront pour convenir d'actions collectives de lutte contre le changement climatique. L'ordre du jour comprend :
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Intensifier les mesures de réduction des émissions
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Développer des stratégies de résilience
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Accroitre la transparence et l'accessibilité du financement climatique
Quelles sont nos exigences ?
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Nous demandons au ministre de s'efforcer d'inclure l'agriculture et les systèmes alimentaires comme sujets à part entière dans le processus de la COP. Le Koronivia Joint Work on Agriculture, le programme des Nations Unies qui lie l'agriculture et le changement climatique, doit devenir un comité décisif.
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Nous demandons au ministre que l'agroécologie soit reconnue comme l'une des principales solutions climatiques en interprétant les systèmes agricoles et alimentaires durables conformément aux 13 principes de l'agroécologie du HLPE.
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Nous demandons au ministre de plaider en faveur d'un financement climatique accru pour l'agriculture, en mettant l'accent sur l'accès des petits agriculteurs agroécologiques et des organisations de base à ce financement.
Pourquoi devons-nous agir maintenant ?
Dès 1992, les scientifiques ont déclaré de manière irréfutable que le temps d'agir était compté (1), mais la sécheresse et les précipitations extrêmes signifient que nous subissons maintenant l'impact imminent du changement climatique. Le réchauffement rapide de la terre a des conséquences néfastes : inondations, l'extinction d'espèces animales et végétales et des incendies de forêt. L'impact sur l'agriculture et notre accès à la nourriture ne doit pas être sous-estimé.
Le dernier rapport du GIEC (l'organe scientifique du sommet sur le climat) fait état de la perte imminente des moyens de subsistance des agriculteurs, d'une insécurité alimentaire croissante pour une grande partie de la population et d'une perte radicale de biodiversité. Rien que cette année, 800 millions de personnes ont souffert de la faim, non seulement en raison de la crise des covisses, de la guerre en Ukraine et de l'inflation mondiale, mais aussi comme conséquence systémique de notre système alimentaire défaillant. Vous en trouvez plus d'info ici.
Comment l'agroécologie peut-elle être une solution au changement climatique ?
La manière dont le secteur agricole industriel produit de la nourriture contribue largement aux émissions de gaz à effet de serre et au changement climatique. Ce secteur ne produit que 30 % de la production alimentaire mondiale, alors que les petits agriculteurs disposant de ressources et de terres limitées fournissent 70 % de notre alimentation (source). Pourtant, les catastrophes climatiques, l'érosion des sols et la désertification touchent principalement les petits agriculteurs. Dans la lutte contre le changement climatique, il est donc encore plus important de les soutenir et de renforcer leur résilience.
Cela peut se faire grâce à des pratiques agroécologiques adaptées aux réalités locales, à l'économie alimentaire et à la capacité de charge de l'écosystème. L'agroécologie est un mode d'exploitation agricole qui garantit des sols résilients et fertiles en plantant une diversité de cultures. De cette manière, le sol peut également extraire et stocker davantage de carbone de l'atmosphère.
En outre, l'agroécologie met l'accent sur une (ré)utilisation efficace de l'eau et des engrais naturels pour stimuler la pollinisation et donc un meilleur rendement des cultures.
Le développement de l'agroécologie permet de créer des systèmes alimentaires qui émettent moins de carbone et contribuent intrinsèquement à préserver la biodiversité et à maintenir notre accès à la nourriture. Garantir l'accès à la nourriture est la mission principale de Solidagro.
Les autres avantages de l'agriculture agroécologique sont les suivants :
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Le fournissement des aliments sains et nutritifs
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L’accroissement de l'autonomie des communautés agricoles et renforce la position des groupes marginalisés tels que les populations autochtones, les jeunes et les femmes rurales.
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La stimulation de l'économie locale, la lutte contre la pauvreté et la formation de prix équitables
Pourqoui signer?
Faites savoir à la ministre Zakia Khattabi qu'une transition agroécologique est nécessaire pour réduire les émissions de carbone du système agricole et alimentaire. Travaillons ensemble avec des agriculteurs comme Lucie, Saad, Kat, Isabelle et Richard pour construire un avenir à l'épreuve du climat !
(1) En 1922, pendant le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, les gouvernements ont conclu la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Son principal objectif est d'empêcher "la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui provoquerait une interférence anthropique dangereuse avec le système climatique".